UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

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Les baby-boomers face à la surcote et au cumul emploi-retraite


L’Assurance retraite (Cnav) a conduit une recherche sur le processus de décision des retraités du régime général effectuée à partir d’entretiens qualitatifs et de données administratives permettant de suivre la trajectoire des enquêtés sur 14 ans (jusqu’en 2018).

L’Assurance retraite a examiné les logiques qui mènent à une prolongation de l’activité au-delà du taux plein (perception de la surcote) ou à cumuler un emploi avec une retraite afin de mieux cerner les déterminants qui influencent cette décision.

Choisir de prolonger sa carrière au-delà du taux plein est une « décision complexe », qui fait intervenir de nombreux facteurs différents. Parmi ces facteurs, certains occupent une place déterminante dans la décision de rester en emploi : c’est le cas de l’état de santé, du sentiment d’épanouissement professionnel ou encore de la situation antérieure à l’égard de l’activité.

D’autres facteurs relèvent d’arbitrages personnels ou économiques (charges familiales, logement). Les différents parcours étudiés indiquent que ces facteurs prioritaires et secondaires peuvent être complémentaires, s’articuler entre eux, s’imbriquer. De plus, certains facteurs ont des effets complexes. Ainsi, un état de santé dégradé peut inciter à un départ rapide, mais un bon état de santé peut aussi encourager à partir au plus tôt pour mieux profiter de sa retraite.

Il en est de même des charges familiales, qui peuvent conforter un désir de prolongation pour les assurés s’inscrivant dans une logique de sécurisation ou d’évitement : certains individus (généralement des femmes) retarderaient volontairement leur sortie d’activité afin de ne pas devoir consacrer le temps de la retraite à des obligations familiales (garde régulière des petits-enfants, soutien aux parents vieillissants,etc.) qui leur incomberaient au motif que les personnes désormais retraitées seraient plus disponibles.

S’agissant de la question de l’emploi après 55 ans, les auteurs estiment qu’elle ne pourra être résolue « qu’à condition qu’elle s’accompagne d’une transformation de l’organisation du travail et de l’instauration d’une nouvelle réflexion sur la gestion des carrières et les fins de carrière afin de promouvoir l’exercice du droit au travail des salariés âgés, prendre en compte le vieillissement dans l’organisation du travail et l’adaptation des travailleurs, encourager les transitions progressives ».

Source : Les cahiers de la Cnav n° 17.